Les Opérations Interieures (OPINT)

LES OPERATIONS DE SECURITE INTERIEURE

 

Dans un monde en proie à des menaces multiformes, la sécurité intérieure est devenue, bien plus que par le passé, un axe majeur de toute politique de défense d’un Etat, car, elle permet d’assurer le bien-être de ses populations et de garantir l’intégrité de ses intérêts dans un climat apaisé et propice au développement.

Ainsi, incombe-t il sur chaque gouvernement la responsabilité d’élaborer des plans de sécurité sectorielles qui doivent s’intégrer dans une stratégie globale de défense de l’Etat.

Pour répondre à cette exigence de Sécurité Intérieure, le Gabon a mis en place différents mécanismes de réponse aux défis sécuritaires qui lui sont propres.


Opération NGUENE

 

Caractérisée par une mise en alerte et un déploiement des Forces de Sécurité de 1ère  catégorie (Gendarmerie Nationale, Forces de Police Nationale), l’opération « NGUENE », du nom d’une vipère très venimeuse du Gabon,  connaît dans son déroulé une montée en puissance avec le renfort sur réquisition du 1er Ministre, Chef du Gouvernement, des Forces de 2ème catégorie (Forces Armées Gabonaises, Génie Militaire et Service de Santé Militaire).

 

Elle  a pour but essentiel de prévenir, sinon de réprimer ou neutraliser tous les actes et auteurs d’atteintes à la souveraineté nationale, au patrimoine de l’Etat, à la sécurité des personnes et des biens par des actions d’extrême violence, de terrorisme et de grand banditisme, susceptibles de créer un sentiment de peur et de désaveu des populations à l’encontre des Institutions républicaines.

         

Menée de manière cyclique sur l’ensemble du territoire national, sous la conduite d’un Poste de Commandement (PC) Mixte et la direction du Procureur de la République, l’action des Forces de l’ordre permet de procéder à :

 

  • L’identification systématique de toute personne ou bien à répertorier dans les bases de données des différents fichiers ;
  • L’interpellation de personnes suspectes ou recherchées ;
  • L’immobilisation de véhicules volés ou non autorisés à circuler ;
  • La saisie d’objets et de produits prohibés par des actions de fouille à corps et des perquisitions ;
  • La neutralisation, le cas échéant, d’ennemi à la souveraineté du pays.

        

D’un intérêt sécuritaire avéré, les différentes éditions de cette opération   (NGUENE I, II, III…) permettent aux populations de retrouver un sentiment de sécurité, de confiance, de vivre ensemble et de liberté saine dans un contexte sécuritaire global  parfois en voie de précarisation. Ce qui permet de renforcer le lien Armée-Nation prôné par le Président de la République, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Forces de Défense et de Sécurité.

Opération KOUBIA

 

Les déplacements des populations constituent une préoccupation importante pour les politiques sécuritaires des Etats. Les mouvements et déplacements transfrontaliers des populations sont souvent causés par l’insécurité sous toutes ses formes, poussant ainsi les individus à émigrer. Ce qui constitue souvent un risque de déséquilibre et d’insécurité pour les économies et les populations dans les pays d’accueil.

 

Le Gabon, pays de paix, terre d’accueil et d’opportunités connaît cette situation et, le Gouvernement, soucieux de contrôler et de juguler les différents effets pervers engendrés par le phénomène des réfugiés, a mis en place depuis l’année 1997 une Opération dénommée « KOUBIA ».  

 

En effet, destinée à contrôler les flux migratoires terrestres, notamment dans les parties Sud et Est du pays, le dispositif de l’opération KOUBIA, veille à la préservation de la sécurité et la paix en zone frontalière. En temps de crise cette opération permet de gérer le phénomène des réfugiés tout en offrant à d’autres acteurs internationaux spécialisés en la matière ( HCR , UNICEF , PAM, OXFAM etc ) un soutien appréciable.

 

Ainsi, depuis son lancement à ce jour, l’opération KOUBIA constitue un pan de la stratégie de défense active du pays dans un environnement sécuritaire sous-régional en construction, se matérialisant par un rideau de surveillance dressé par des unités de la Gendarmerie Nationale et des Forces Armées Gabonaises, le long du théâtre des activités frontalières en vue de veiller à la tranquillité des populations et à la sécurité de leurs différents déplacements.

 

 

Opération MINKEBE

 

C’est pour mener une lutte farouche contre le braconnage, le grand banditisme et les atteintes au patrimoine naturel qui sévissent dans le parc national de MINKEBE que les Forces de Défense s’emploient depuis longtemps à une traque courageuse qui permet l’arrestation de trafiquants en tous genres et la restauration progressive des éco-systèmes forestier, animalier et minier.

 

En effet, après un constat effroyable fait par le Gouvernement de  la République marqué, notamment par la destruction de la flore, le massacre des éléphants pour le trafic d’ivoire, l’exploitation illicite de l’or, la pollution des rivières au mercure, l’immigration clandestine et l’existence d’une économie sous-terraine, l’Armée gabonaise est déployée depuis plusieures années dans cet environnement hostile. Elle y mène des missions de contrôle de zone pour mettre fin à ces fléaux fort préjudiciables à la souveraineté de l’Etat, à son potentiel économique et environnemental.

 

 Les missions accomplies au plus profond du massif forestier de MINKEBE en autonome ou conjointement avec l’Agence Nationale de la Protection de la Nature (ANPN), amènent souvent les  Forces de Défense à faire face à la multiplicité des groupes d’orpailleurs illégaux et de braconniers armés, qui n’hésitent pas à ouvrir le feu sur elles.

 

Mais c’est sans compter avec la détermination de ces valeureux soldats qui luttent avec acharnement contre ces bandits et permettent un recul du phénomène. En Juin 2011 par exemple, l’Armée Gabonaise y avait évacué 3500 orpailleurs illégaux d’au-moins 11 nationalités exploitant une gigantesque mine d’or à ciel ouvert. Nombre de ces malfrats réussissent parfois à fuir vers les Etats voisins mais la plupart d’entre eux sont rattrapés et incarcérés à l’issue des différentes enquêtes ouvertes par le Parquet. En Novembre 2016, une patrouille avait fait le constat de 26 carcasses d’éléphants abandonnés en plein parc. La poursuite des braconniers à travers la forêt avait permis l’arrestation de certains d’entre eux et la saisie de 52 pointes d’ivoire.

 

         Depuis la décision de la mise en place de l’opération MINKEBE par les plus hautes autorités du pays, l’Armée gabonaise est passée d’un mode de mission éclair à celui d’un pré-positionnement permanent. Ainsi, plusieurs cantonnements de celle-ci ont été crées à travers le parc, ce qui ne va pas sans constituer un énorme défi logistique.                                   

 

 

Opération HYPPOCRATE

                                                                                             

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de la COVID-19 au Gabon, et sur les très hautes instructions du Président de la République,  Chef  de l’Etat , Chef Suprême des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), traduites par une réquisition du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, une opération dénommée « HIPPOCRATE » a été  planifiée et conduite par un Poste de Commandement (PC) Mixte depuis mars 2019.

Pour rappel, HYPPOCRATE était un médecin et philosophe grec du siècle de Périclès, né vers 460 avant Jésus Christ sur l’île de Cos et mort en 377 avant Jésus Christ à Larissa. Il est considéré comme le père de la médecine, d’où le serment d’Hippocrate, texte fondateur de la déontologie médicale, traditionnellement presté par les médecins avant de commencer à exercer.

L’opération Hippocrate est donc un mécanisme de prévention et de riposte qui permet aux FDS de faire face à un ennemi non conventionnel, un virus dangereux pour la vie des populations mais qu’il faut absolument vaincre, conjointement avec d’autres acteurs de la lutte anti-COVID-19.

La mission consiste principalement à un contrôle rigoureux du respect des mesures gouvernementales, des mesures barrières et des protocoles sanitaires dans des espaces recevant du public. Elle se traduit sur le territoire national par des modes d’action diverses et adaptés aux zones de déploiement et à la menace, tels que :

  • Le respect du couvre-feu ;
  • L’érection de Check-points de jour comme de nuit afin de faire appliquer le port de masque aux populations et respecter le nombre de passagers autorisés selon le type de véhicule, Mini-Bus 09 (01 Chauffeur+08 passagers), Pick Up une cabine 02 (01 chauffeur+01 passager), Pick Up Double cabines 06 (01 Chauffeur+02 passagers en cabine+03 à l’arrière), Bus Coaster 10 (01 chauffeur+09 passagers), Véhicule particulier 03 (01 chauffeur+02 passagers),Taxis et Clandos 03 (01 Chauffeur+02 passagers) ;
  • L’exécution de patrouilles pédestres et motorisées afin de diffuser par mégaphone le message de sensibilisation sur le port obligatoire du masque, le respect de la distanciation sociale, le paiement d’une amende pour tout contrevenant et l’invite faite aux populations dont les déplacements ne sont pas essentiels, de rester chez elles.
  • Le renfort et l’offre de concours aux autres acteurs sectoriels de la lutte (Mairies, Brigades mixtes COPIL, corporations professionnelles, etc).

En définitive, il est donc aisé d’affirmer que, fort de leurs potentiels humain et matériel, les Forces de Défense, sous le Haut-Commandement de leur Chef Suprême, et la conduite fidèle du Ministre de la Défense Nationale,  luttent contre toutes les formes de menaces intérieures du pays avec beaucoup de résilience, pour un objectif de consolidation sécuritaire de ses ressources naturelles et un vécu sociétal des populations encore plus harmonieux.